Le site classé de la vallée de l'Erve

Par décret du 15 juillet 2003, publié au Journal officiel du 22 juillet 2003, le ministère de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables a classé l’ensemble, d'une superficie de 436 ha., formé par la vallée de l’Erve sur le territoire des communes de Saint-Pierre-sur-Erve, Saulges et Thorigné-en-Charnie (Critères de classement : pittoresque, scientifique et artistique).
Entre Saint-Pierre-sur-Erve et Saulges, la vallée de l’Erve présente toutes les manifestations d’une érosion karstique à la faveur d’un affleurement calcaire datant de l’ère primaire. Le site comporte de part et d’autre d’un canyon, long d’environ trois kilomètres pour une centaine de mètres de large et dominé par d’imposants abrupts d’une trentaine de mètres de hauteur, des plateaux ou causses creusés de petits vallons secs, parsemés de pierrailles, hérissés de chicots rocheux et ponctués de petites dépressions fermées au sol généralement plus fertile, et en sous-sol un réseau de gouffres, de couloirs et de salles. Il s’agit d’un véritable événement paysager, sans équivalent dans le massif hercynien de l’ouest de la France, qui contraste avec la campagne bocagère des alentours aux lignes souples et aux versants en pente douce.
Le site de la vallée de l’Erve est également un des plus hauts lieux de la préhistoire du nord-ouest de la France. Comme le note Monsieur Allard dans un bulletin de la société préhistorique française de 1976 : « Son importance semble tenir d’abord à la nature calcaire du sous-sol qui a déterminé un relief karstique avec des abris sous roche et des grottes propices à l’installation des populations paléolithiques troglodytes, mais peut-être aussi à une position géographique qui en fait une halte intéressante sur l’une des voies naturelles permettant de relier la Basse Loire à la Normandie ». La révélation de la véritable importance préhistorique de la vallée de l’Erve date de la découverte en juin 1967 de peintures pariétales du paléolithique supérieur dans la grotte de la Dérouine qui a depuis été classée au titre des monuments historiques. Cette découverte est venue conforter la valeur du site qui avait déjà livré un outillage important. De nouveaux objets et ossements, d'un intérêt majeur, ont été trouvés à nouveau depuis 2006.
La Pêche
De sa source à Saint-Jean-sur-Erve, l'Erve est classée en première catégorie. En amont, à forte pente et d'une largeur de 5 mètres en moyenne, elle présente un écoulement rapide ponctué par des radiers ou des blocs. La pêche au toc, au vairon sont quelques-unes des techniques utilisées pour la prise de truites fario. La morphologie de la rivière se modifie à Saint-Jean-sur-Erve : en aval, elle change de catégorie piscicole (deuxième catégorie). Plus large (10 m) et rythmée par de nombreux barrages, l'Erve devient plus calme, propice aux cyprinidés et aux poissons carnassiers.